Le lipofilling et la reconstruction de l’aréole
Le lipofilling
Le lipofilling est inspiré des techniques de liposuccion utilisées en chirurgie esthétique. Le lipofilling, encore appelé le lipomodelage, est un transfert de graisse d’une zone du corps à une autre.
Le prélèvement de graisse est réalisé au niveau du ventre, des cuisses ou des fesses, selon la morphologie des patientes. La graisse est centrifugée et réinjectée dans la zone mammaire.
Le lipofilling peut être utilisé en reconstruction mammaire immédiate (lors de la même intervention que la mastectomie totale), en reconstruction mammaire secondaire (plusieurs semaines ou plusieurs mois après la mastectomie totale) ou encore lors de temps secondaires de reconstruction mammaire. En effet, quelle que soit la technique de reconstruction mammaire choisie (par prothèse ou par lambeau), le résultat doit souvent être amélioré lors de temps secondaires de chirurgie. Ces interventions réalisées à distance de la reconstruction permettent d’améliorer la symétrie entre les deux seins, de combler un creux ou de diminuer l’aspect parfois figée de la reconstruction par prothèse. Le lipofilling est une excellente solution chirurgicale pour améliorer le résultat d’une reconstruction mammaire.
Dans certains cas, le lipofilling peut constituer la technique de reconstruction. Le gras prélevé vient combler le volume perdu lors de la mastectomie totale. L’avantage de cette technique est le résultat très naturel et durable dans le temps. Par ailleurs, le prélèvement de graisse est également un bénéfice secondaire de cette chirurgie. Le principal inconvénient de cette technique est la longueur dans le temps dans laquelle s’inscrit cette reconstruction. En effet, il faut en moyenne trois séances de lipofilling pour obtenir le volume désiré. En effet, lorsque la graisse est réinjectée, une partie du volume disparaît dans les jours ou semaines qui suivent. Chaque séance est réalisée sous anesthésie générale. Si l’injection de graisse au niveau du sein est très peu douloureuse, le prélèvement par lipoaspiration entraîne souvent des hématomes assez douloureux en postopératoire.
La reconstruction mammaire par lipofilling est une très bonne solution chirurgicale en cas d’antécédent de radiothérapie après mastectomie totale. En effet, lorsque la peau autour de la mastectomie est moins souple et abîmée par la radiothérapie, l’injection de graisse qui apporte des cellules « fraiches » naturelles permet de redonner de la souplesse et favorise de bons résultats de reconstruction mammaire.
La principale limite de cette technique est le rapport entre le volume du sein à reconstruire et l’excès de graisse disponible pour le prélèvement. Lorsqu’il n’y a pas assez d’excès graisseux, cette technique n’est pas réalisable.
La reconstruction de l’aréole
La reconstruction de l’aréole est la dernière étape de la reconstruction mammaire. Beaucoup de patientes ne réalisent pas la reconstruction de l’aréole, soit par choix, soit par lassitude après parfois plusieurs chirurgies de reconstruction du volume mammaire et de la symétrie.
Les résultats de la reconstruction du mamelon et de l’aréole, appelée plaque aréolo-mamelonnaire, sont souvent décevant.
Plusieurs techniques chirurgicales existent. La reconstruction chirurgicale du mamelon a pour objectif de redonner du relief au niveau du sein et un aspect plus naturel. Une greffe est alors réalisée. Le tissu prélevé peut provenir de l’aine par exemple ou d’une autre zone pigmentée de l’organisme ; parfois c’est l’autre plaque aérolo-mamelonnaire qui est prélevée partiellement.
Le tatouage est également une solution de reconstruction mammaire, qui est plus souvent choisie par les patientes. Cette technique est simple et rapide. Les pigments utilisés sont des pigments médicaux très sécuritaires. L’inconvénient c’est qu’ils sont souvent un peu moins intenses en termes de coloration et peuvent nécessiter de nouvelles séances en cas de décoloration. Les tatouages 3D permettent de donner une impression de volume et son une alternative à la chirurgie.
De nouvelles techniques sont en cours d’évaluation et de déploiement. Ainsi des prothèses de la plaque aérolo-mamelonnaire, à positionner sous la peau pourraient être une solution satisfaisante.
Comme toutes les étapes de la reconstruction mammaire, le choix de la technique dépend de nombreux critères (patiente, maladie, traitement). Il peut être discuté lors d’une consultation personnalisée avec l’équipe de l’Institut Bourdonnais, afin de proposer la solution la plus adaptée à chaque situation.