Cancer de l’ovaire
Fréquence, pronostic et symptômes du cancer de l’ovaire
Le cancer de l’ovaire concerne plus de 5000 femmes chaque année en France.
Le cancer de l’ovaire se développe par contiguïté, c’est à dire de l’ovaire vers les organes autour, et peut s’étendre ensuite sur tous les organes recouverts de péritoine à l’intérieur de l’abdomen ; on parle alors de carcinose péritonéale. Aucun symptôme n’est ressenti par les patientes jusqu’au stade de carcinose péritonéale. Ainsi le cancer de l’ovaire est souvent diagnostiqué à un stade avancé. Le pronostic est alors moins bon que dans d’autres cancers gynécologiques, avec des risques de récidives ou de mauvaise réponse au traitement plus fréquent. De plus le cancer de l’ovaire survient souvent chez des patientes âgées de 65 à 70 ans, ayant parfois des antécédents médicaux, appelées comorbidités, rendant plus difficiles les traitements médicaux.
Une mutation des gènes BRCA peut être à l’origine du cancer. Cette mutation est systématiquement recherchée en cas de cancer de l’ovaire.
Cancer de l’ovaire : diagnostic
Le cancer de l’ovaire n’entraîne aucun symptôme (pas de signe ressenti par la patiente) jusqu’à la phase de carcinose péritonéale, où il peut être associé également à de l’ascite. En cas d’ascite, la patiente constate un ventre gonflé et souvent des douleurs abdominales et du bas du dos ; une prise de poids peut alors également s’observer.
Un bilan biologique comprenant des marqueurs (ca 125 et ca 19-9 notamment), sera prescrit par l’oncologue. Les marqueurs sont des éléments intéressants à surveiller dans le cancer de l’ovaire, afin d’évaluer l’efficacité d’un traitement, et lors de la surveillance. Une IRM pelvienne permet de faire le bilan des lésions au niveau gynécologique.
Une première étape de cœlioscopie permet de faire le diagnostic de cancer de l’ovaire et le bilan des lésions de l’abdomen. Cette intervention se fait au bloc opératoire sous anesthésie générale. La forme la plus classique est un cancer épithélial de l’ovaire.
Le traitement
Lorsque le cancer est diagnostiqué à un stade précoce, une chirurgie sera réalisée. Elle consistera à retirer l’utérus et les ovaires (hystérectomie avec annexectomie bilatérale), et toutes les lésions additionnelles (ganglions, épiplon…). La chirurgie doit être complète et aucune lésion résiduelle ne doit être vue en fin de chirurgie.
En cas de maladie plus étendue au diagnostic, la résection complète n’est pas possible, ou au prix d’une chirurgie très lourde avec forts risques de complications. Il est alors plus efficace de commencer par une chimiothérapie qui permettra de diminuer la masse tumorale, au niveau de l’ovaire et de l’ensemble des lésions de carcinose. Trois à 6 cures seront réalisées avant chirurgie. Une nouvelle cœlioscopie d’évaluation peut être réalisée avant de décider du traitement chirurgical.
Si celui-ci est possible, il consistera à retirer toutes les lésions encore présentes après chimiothérapie. On parle de chirurgie de débulking. Ce qui est retiré au cours de cette chirurgie dépend de chaque patiente et de l’extension de la maladie. Une fois encore, l’objectif de la chirurgie est d’être complète et de ne laisser aucune maladie. Pour cela le chirurgien peut être amenée à retirer, en plus de l’utérus et des ovaires, les ganglions lymphatiques, du péritoine recouvrant des autres organes, une partie d’intestin grêle ou de colon, la rate…
La radiothérapie n’a pas d’indication dans le cancer de l’ovaire.
A l’issu de la chimiothérapie et de la chirurgie, d’autres traitements médicaux peuvent être prescrits par l’équipe d’oncologie comme l’Avastin ou l’Olaparib.
Suivi du cancer de l’ovaire
Le suivi est très régulier avec des examens cliniques rapprochés (tous les 3 mois) et des scanner ou PET-scanner réguliers. Une surveillance biologique du CA-125 par prise de sang est également nécessaire ; ce marqueur peut s’élever en cas de récidive. La surveillance est en général alternée entre chirurgien et oncologie médical.