Les chirurgies mini-invasives se développent dans tous les domaines ; il s’agit de chirurgies impliquant le moins de cicatrices possibles afin de permettre une récupération la plus rapide possible. C’est aussi le cas dans la chirurgie du sein.
La chirurgie de mastectomie totale : définition
La chirurgie de mastectomie totale (ablation du sein) est une chirurgie qui a longtemps laissé de très grandes cicatrices et entraîné une longue convalescence. Les possibilités de reconstruction mammaire immédiate ont permis d’améliorer les cicatrices et les résultats esthétiques. La reconstruction mammaire immédiate par prothèse est la reconstruction la plus fréquemment réalisée. Les cicatrices sont habituellement réalisées au niveau péri-aréolaire, au niveau du sillon sous-mammaire ou au niveau du sillon latéral. Les cicatrices laissent des traces, qui rappellent sans cesse aux patientes les parcours parfois difficiles des traitements et diagnostics. Se développent ainsi des chirurgies mini-invasives du sein visant à diminuer la rançon cicatricielle et par la même occasion améliorer la récupération post-opératoire.
L’innovation chirurgicale en chirurgie du sein : l’endoscopie
La chirurgie par voie endoscopique consiste à explorer un organe à l’aide d’une caméra. C’est le cas pour la coloscopie qui explore le colon, la coelioscopie qui explore la cavité abdominale et permet des chirurgies comme l’appendicectomie ou l’ovariectomie, ou encore l’hystéroscopie qui permet d’intervenir dans la cavité utérine.
L’endoscopie se développe maintenant également pour la chirurgie du sein.
En collaboration avec le Dr Benjamin Sarfati, chirurgien plasticien, les chirurgiens de l’Institut Bourdonnais Dr Delphine Hequet et Dr Julien Seror, ont réalisé 6 procédures de mastectomies totales par endoscopie avec reconstruction mammaire immédiate par prothèse. La reconstruction est réalisée au cours de la même intervention que la mastectomie totale. La peau et le mamelon sont conservés. Une caméra introduite par une courte incision au creux de l’aisselle permet de réaliser le décollement de la glande mammaire de ses attaches à la peau en superficie et au muscle pectoral en profondeur. La prothèse est ensuite insérée par un dispositif spécial par la même courte cicatrice de l’aisselle et placé en devant du muscle pectoral (en prépectoral).
Cette série préliminaire de 6 chirurgies endoscopique du sein permet de mettre en évidence la faisabilité de la technique. Les chirurgies ont été réalisées en cas de cancer ou en prophylaxie pour mutation. Un geste axillaire a été associé en cas d’indication.
Les grands principes de la technique :
- Une incision axillaire (au niveau de l’aisselle) de 4 cm, sans incision sur le sein.
- Un décollement de la glande sous contrôle de la vue endoscopique.
- Une reconstruction immédiate par prothèse.
Les avantages déjà observes pour nos patientes :
- Une cicatrice quasiment invisible, proche du pli de l’aisselle, sans cicatrice pour le sein.
- Une mastectomie totale totalement contrôlée du fait de la vision des plans augmentée par l’endoscopie.
- Une récupération rapide avec très peu de douleurs postopératoires.
Seules quelques équipes en France réalisent cette technique qui est encore une innovation thérapeutique. Les indications sont discutées au cas par cas avec les chirurgiens en fonction de l’indication, des caractéristiques du cancer, du volume et de la forme du sein, des antécédents de traitement sur le sein, des traitements prévisibles après la chirurgie… Un suivi des patientes ayant bénéficié de cette technique est nécessaire pour confirmer les avantages déjà observés dès les premières patientes prises en charge.
Les chirurgiens de l’Institut Bourdonnais en collaboration avec le Dr Benjamin Sarfati, réaffirme leur volonté de développement de toutes les techniques de chirurgie mini-invasive au service des patientes, y compris en cas de cancer du sein.
