L’institut à un congrès de spécialistes du cancer du sein

Du 06 au 08 novembre, les chirurgiens de l’Institut Bourdonnais (Dr Gabrielle Aubry, Dr Delphine Hequet, Dr Julien Seror) se sont rendus à Nantes pour participer au congrès annuel de la Société Française de Sénologie et Pathologie Mammaire (SFSPM) qui avait pour thématique « Prévention et le cancer du sein : Mythe ou Réalité ? »

A cette occasion, le Dr Delphine Hequet a présenté au cours d’un symposium organisé par MagSeed® le déroulement d’une journée type de chirurgie ambulatoire d’une patiente prise en charge par l’Institut Bourdonnais. Cette journée d’hospitalisation a été simplifiée à chaque étape dans l’objectif d’optimiser le parcours de soins en chirurgie.

• Simplification du parcours préopératoire des chirurgies conservatrices du sein (tumorectomies) pour cancer non palpable nécessitant un repérage radiologique préopératoire. Ce repérage est classiquement réalisé le jour de la chirurgie à l’aide d’un harpon. L’Institut Bourdonnais, en collaboration avec les radiologues de l’imagerie Oudinot, ont mis en place un repérage par pose de clip magnétique. Cette procédure moins traumatisante peut être réalisée en amont de la chirurgie et ainsi retirer un stress préopératoire le jour de la chirurgie.
• Technique du ganglion sentinelle à l’aide d’un marqueur injecté au bloc opératoire : vert d’indocyanine. Cela évite également un rdv préopératoire stressant et simplifie le parcours de chirurgie.
• Réalisation de toutes les chirurgies mammaires sous anesthésie locale et sédation. Cette approche présente plusieurs avantages : diminution des nausées/vomissements postopératoires, récupération plus rapide, diminution des douleurs postopératoires…

Ce parcours optimisé de chirurgie du cancer du sein en ambulatoire allège cette procédure pour les patientes, permet de diminuer de plus de 2h l’attente sur cette journée d’ambulatoire et ainsi le stress inhérent à la chirurgie.

La thématique un peu originale du congrès a par ailleurs donné l’occasion de présentations particulièrement intéressantes de par leur contenu, aussi bien théorique que pratique mais aussi par leur approche, aussi bien individuelle à l’échelle du patient que sociétale à l’échelle de la mondialisation.

Une première thématique de présentations s’est attachée à la prévention primaire du cancer du sein (ensemble des mesures qui vise à éviter ou à réduire la survenue ou l’incidence d’une maladie et donc du cancer du sein en l’occurrence). Les intervenants ont repris et exposé des notions peu connues et innovantes sur les facteurs de risque de cancer du sein. Leur évolution, leur incidence et leur maitrise avec une attention plus particulière sur :

• Les risques génétiques : les nouveaux gènes impliqués, la prise en charge des patients à haut risque génétique, avec ou sans mutation BRCA 1/BRCA2 ;
• Les facteurs de risques hormonaux endogènes (c’est-à-dire les hormones sécrétées naturellement par l’organisme et leur impact au fil des années) mais aussi les facteurs de risques hormonaux exogènes tels que les xéno-oestrogènes, le traitement hormonal substitutif ou le traitement hormonal de la ménopause ;
• Les facteurs de risques environnementaux tels que le mode de vie, l’exposition professionnelle mais aussi le stress aigu ou chronique qui ont amené à la découverte de la notion d’exposome macro économique (effet cumulatif de l’ensemble des facteurs économiques tout au long de la vie sur la santé d’un individu) ;
• Les enjeux sociétaux de la désinformation notamment sur les perturbateurs endocriniens, l’alimentation et les médecins alternatives.

Ensuite, le deuxième axe qui s’est dégagé était celui de la prévention tertiaire (ensemble des actions qui tendent à réduire les complications et les risques de rechute ou d’amoindrir les effets et séquelles d’une pathologie ou de son traitement). Un recentrage de la prise en charge autour du patient, en s’intéressant à plusieurs éléments majeurs :

• Individualisation des traitements et changement de paradigme des traitements médicaux vers des traitements plus personnalisés
• Prévention des séquelles des traitements loco-régionaux (chirurgie et radiothérapie)
• Prévention et gestion des séquelles des traitements médicaux tels que les troubles cognitifs
• Amélioration de la qualité de vie des patientes notamment celle des patientes sous hormonothérapie et des patientes ménopausées
• Un débat sur l’individualisation de la surveillance après cancer
• Les solutions innovantes pour optimiser la prise en charge des patientes.

On notera en point clé et ligne directrice d’une grande partie de ces présentations le rôle majeur de l’activité physique à la fois comme facteur protecteur en prévention primaire qu’en prévention tertiaire.

Enfin, des rappels sur les dernières actualités en terme de désescalade thérapeutique notamment de la gestion du creux axillaire, mais aussi les perspectives des traitements médicaux en fonction des différents types histologiques de cancer du sein ainsi que la présentation du référentiel INCa (Institut du Cancer)-SFSPM sur les traitements systémiques des cancers du sein localisés de sous type histologique triple négatifs ont été présentés.