À l’Institut Bourdonnais, la pratique de l’anesthésie locale pour les chirurgies conservatrices du sein en cas de cancer ou de pathologie bénigne est devenue systématique depuis presque deux ans. Plus de 700 patientes ont ainsi pu éviter une anesthésie générale. Les chirurgiens de l’Institut Bourdonnais ont franchi une nouvelle étape en termes d’innovation en chirurgie mammaire : réaliser les mastectomies totales avec reconstruction du sein au cours de la même intervention sous anesthésie locale.
En cas de diagnostic de cancer du sein, une chirurgie mammaire radicale appelée mastectomie totale est nécessaire dans certains cas. Une reconstruction mammaire est alors possible pour redonner un volume en lieu et place de la glande mammaire. Dans la plupart des situations, la reconstruction mammaire peut être proposée au cours de la même intervention que la chirurgie de mastectomie totale. Cette chirurgie en une seule étape permet aux patientes de ne pas expérimenter un thorax plat, souvent très difficile à supporter sur un plan psychologique. Il existe plusieurs techniques de reconstruction mammaire : à l’aide d’une prothèse mammaire, en réalisant un lambeau (transfert de tissu prélevé sur une autre partie du corps), par lipomodelage (prélèvement de graisse transféré au niveau du sein). Ces interventions ont longtemps été des procédures lourdes en termes de suites opératoires et de douleurs. Depuis quelques années, les techniques de reconstruction mammaire par prothèse se sont allégées permettant aux patientes d’avoir moins de douleurs et de séquelles postopératoires. Dans cet état d’esprit, et forts de leur expérience pour les chirurgies conservatrices, les chirurgiens de l’Institut Bourdonnais ont pour la première fois proposé de réaliser les mastectomies avec reconstruction mammaire immédiate sous anesthésie locale.
En janvier 2024, 5 premières patientes ont pu bénéficier de cette anesthésie locale pour ce type d’intervention, opérées par les chirurgiens de l’Institut Bourdonnais à la clinique St Jean de Dieu. Les avantages attendus et déjà observés chez ces premières patientes sont : une diminution des risques anesthésiques, une récupération plus rapide, une diminution des effets secondaires liés à l’anesthésie (nausées, fatigue), un renforcement des liens avec l’équipe médical par les échanges maintenus pendant l’intervention, une diminution des douleurs postopératoires les jours suivants l’intervention.
Cette approche d’anesthésie locale en cas de reconstruction mammaire immédiate est pour le moment limitée à certaines situations : reconstruction par prothèse uniquement, prothèse positionnée devant le muscle pectoral, faible volume mammaire. Les chirurgiens de l’Institut Bourdonnais proposent désormais une anesthésie locale à toutes les patientes relevant de ces critères. Les patientes rencontrent les anesthésistes en consultation permettant de revenir sur les différents aspects de cette technique, ses avantages et le déroulement de l’intervention. En début d’intervention, une légère sédation est administrée par l’anesthésiste permettant l’injection des produits d’anesthésie locale au niveau du sein par le chirurgien. L’anesthésie locale ainsi active permet d’éviter toute douleur tout en conservant un état de conscience. Le passage en salle de réveil est très limité ; cette technique évite les réveils parfois difficiles après une opération. De plus, l’anesthésie locale évite ainsi une intubation pendant l’intervention, non dénuée de risques. Toutes les patientes et toutes les reconstructions mammaires ne sont toutefois pas réalisables sous anesthésie locale et sédation. Certaines contraintes médicales ou techniques peuvent nécessiter une chirurgie sous anesthésie générale.
Forts de cette première série de patientes ayant bénéficié de l’anesthésie locale pour une reconstruction mammaire immédiate, les chirurgiens de l’Institut Bourdonnais poursuivent les progrès de prise en charge en cancérologie du sein. Des études scientifiques sont également en cours au sein de l’Institut Bourdonnais afin d’appuyer scientifiquement les retours positifs des patientes. Les chirurgiens de l’Institut Bourdonnais forment également leurs confrères désireux de mettre en place cette technique dans leur institution.
Cette approche proposée par l’Institut Bourdonnais permet de diminuer l’anxiété d’une chirurgie radicale, touchant à la fois l’appréhension du cancer et de l’image de soi. L’anesthésie locale s’inscrit dans notre volonté d’accompagner globalement nos patientes dans leur parcours de soin.
