Cancer du sein : le curage axillaire
Qu’est-ce que le curage axillaire ? Définition
Le curage axillaire consiste à retirer plusieurs ganglions au niveau de l’aisselle.
Il est réalisé lors de la même intervention que la chirurgie mammaire. Le chirurgien prélève une zone graisseuse contenant des ganglions, délimitée par des repères anatomiques (veines, artères et nerfs). Le nombre de ganglions prélevés est variable selon les patientes, les indications et l’extension de la maladie. Un drain peut être mise en place pour évacuer la lymphe après la chirurgie, mais celui-ci n’est pas systématique.
Pourquoi réaliser un curage axillaire ?
Les ganglions axillaires peuvent être atteints dans 15 à 20% des cas. Le diagnostic d’atteinte axillaire est parfois fait avant tout traitement à l’aide de l’échographie et d’un prélèvement (biopsie ou cytoponction) ou bien après analyse du ganglion sentinelle. Le curage axillaire a longtemps été le traitement de référence des ganglions dans le cancer du sein. Toutefois, les complications étant fréquentes, cette technique est de moins en moins réalisée. L’émergence de la procédure du ganglion sentinelle a ainsi permis de limiter les indications de curage axillaire à certaines situations, notamment lorsque les ganglions sont envahis avant tout traitement ou lorsqu’un nombre important de ganglions sont atteints dans l’aisselle.
Quels sont les effets secondaires ?
Le curage axillaire peut entraîner des effets secondaires tels qu’un lymphœdème (œdème du bras) ou des paresthésies (picotements et douleurs de type électrique) dans le bras. Une limitation des mouvements du bras peut également apparaître après curage axillaire, principalement lié à la position du bras dite vicieuse, c’est à dire inadaptée pour cause de douleurs ou de peur des patientes.
Les lymphocèles sont fréquentes après un curage axillaire. La lymphocèle est l’accumulation de lymphe dans la loge de curage après chirurgie. Cela entraine un gonflement sous l’aisselle, souvent décrit comme l’apparition d’une boule sous le bras. La lymphocèle n’est en aucun cas grave. La plupart du temps, et si son volume est limité, la lymphocèle disparaîtra spontanément, réabsorbée par les tissus voisins. En cas de lymphocèle persistante, volumineuse ou gênante, une ponction peut être réalisée en consultation. La ponction consiste à aspirer la lymphe en introduisant une aiguille au niveau de la cicatrice ou juste en dessous. Cette procédure est rapide et non douloureuse. Elle n’est jamais urgente, peut être différée de quelques jours, et est parfois répétée 2 à 3 fois si nécessaire à plusieurs jours d’intervalle.
Quelles précautions prendre après un curage axillaire ?
Pendant longtemps, il a été recommandé beaucoup de restrictions aux patientes opérées d’un curage. Les connaissances actuelles nous permettent d’affirmer qu’il n’existe pas de contre-indication aux gestes suivants : prise de sang, perfusion, mesure de la pression artérielle ou port de charge du côté opéré. La poursuite des activités quotidiennes est recommandée. Le seul facteur préventif prouvé contre l’apparition d’un lymphœdème est le contrôle du poids. Il faut également être précautionneux lors du jardinage ou de la cuisine, afin d’éviter des blessures pouvant être une porte d’entrée à une infection, plus grave après curage axillaire. Une rééducation après curage axillaire n’est pas systématique mais pourra être proposée en fonction de la gêne après l’opération. Celle-ci a pour objectif de conserver une bonne mobilité du membre supérieur mais n’a pas d’effet préventif sur la survenue d’un lymphoedème.